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A Propos De Nous

A Propos De Nous:

 

Des leaders d'organisations paysannes du Sénégal ont pris conscience de l'importance des variétés traditionnelles, non-hybrides, pour l'autonomie semencière de l'agriculture paysanne familiale. Cette prise de conscience est  le long et douloureux aboutissement des itinéraires d'une dizaine de leaders paysans.

 

Ils ont constitué une association de producteurs de semences paysannes en 2003. Ils s'engagent à  former  leurs membres pour une production professionnelle de semences vivrières, maraîchères et médicinales. Dans les quatre principales régions écologiques du Sénégal (Casamance,  Sénégal oriental, Fleuve, Centre), des jardins et champs de production de semences sont installés et suivis.

Dans les 3 premières années,  de petits appuis financiers ont permis d'organiser les réunions et formations des membres, des voyages d'études et consolider les activités de production des membres.

 

Les enseignements fondamentaux tirés des expériences en cours d’animation et d’échanges ont amené l’association à élargir son champ d'action et intensifier les activités. Ainsi elle présente un programme de 3 ans qui est axé sur une stratégie et un modèle d'association de producteurs pour une véritable autonomie semencière durable. Les axes principaux sont :

  • la production de semences paysannes, avec formations techniques,

  • la collecte, l’échange et la capitalisation des savoirs anciens et des informations sur les variétés traditionnelles,

  • l’information, le plaidoyer, la sensibilisation, l’éducation sur l'importance et la valeur de la semence paysanne, en direction des paysans et des autorités (décideurs politiques),

  • la construction progressive d'un leadership paysan dans le domaine de la production nationale de semences.

La stratégie de l’ASPSP consiste d’une part à collecter, échanger et produire des semences locales dans les localités et régions écologiques où la présence de l’ASPSP est réelle, et d’autre part à valoriser la valeur culturelle de la semence.

 

1. CONTEXTE et  ENJEUX

 

C'est au moment où le gouvernement du Sénégal cherche une solution face à la forte réduction du stock de semences certifiées d'arachides, que l'Association Sénégalaise des Producteurs de Semences initie ce nouveau programme, à partir de la base, dans les localités et régions où existe encore un potentiel notable de semences traditionnelles.

De façon générale, l'agriculture extensive avec la monoculture, l'introduction des hybrides et l'emploi abusif des pesticides ont entraîné la perte des semences locales et fragilisé l'existence des familles paysannes.

 

On note aussi, parmi les contraintes qui pèsent sur l'agriculture, une dotation insuffisante de semences souches ou pré base par la recherche. C'est pourquoi le programme accorde une part importante au développement de la recherche paysanne.

La réorientation des politiques de l'Etat sénégalais vers une plus grande diversification des cultures ne peut aboutir qu'à la seule condition que la relance de la filière semence s'appuie sur les intérêts, les besoins et le savoir-faire des communautés de base, et les petits producteurs.

 

Au plan de la législation semencière, on note la difficulté de l'appliquer. Ceci est lié à la fois à l'absence de moyens humains et logistiques des services de contrôle et à la démarche non participative de ces structures (manque de communication, absence d'implication des organisations paysannes dans le plan quinquennal de reconstitution du capital semencier).

L'importation massive de semences génétiquement modifiées n'est pas contrôlée par l'Etat. Le dispositif institutionnel (douane et services phytosanitaires) n'est pas encore opérationnel au Sénégal.

Les risques et les enjeux posés par le brevetage du vivant et les stratégies des multinationales à s'accaparer de toutes les petites maisons semencières augmentent la responsabilité historique et  politique des organisations et des producteurs de semences traditionnelles en Afrique, derniers bastions de l'autonomie paysanne. "Organisons la résistance unie pour la semence."

 

C'est pourquoi la démarche de l'association consiste surtout à jouer un rôle d'organisateur et de protecteur des semences traditionnelles, tout en veillant par des actions concertées avec les organisations citoyennes et paysannes partenaires à influencer les orientations des politiques de l'Etat.

L’ASPSP organise des échanges d’expériences et de semences et facilite l’intégration sous-régionale des producteurs.

  • Les origines et l’évolution du programme de l’ASPSP

A. Les initiateurs

La décision de constituer un groupe autogéré de producteurs de semences traditionnelles a été catalysé par deux sessions de formations théoriques et pratiques sur la production de semences, notamment maraîchères,  en octobre 2001 et avril 2002. ENDA PRONAT a été à l'origine de ces formations internationales animées par Dominique Guillet de Kokopelli (France / Inde).

 

Tout en expérimentant les semences Kokopelli dans leurs champs, les membres du noyau autogéré ont participé activement à la foire de semences organisée par l'AJAC (Association des Jeunes Agriculteurs de Casamance) en mars 2003. Par le partage et l'échange, chaque groupe local s'est enrichi des semences des autres. Un début de réseautage est engagé entre producteurs.

 

A Bayakh, des réunions tenues en avril et mai 2003 ont accéléré la maturation de l'association des producteurs de semences paysannes. Un répertoire provisoire des variétés traditionnelles est identifié (empiriquement) dans la zone de chaque membre à partir d'un premier état des lieux.

 

C'est en mai 2003 que les leaders ont pu bénéficier des débats sur les OGM lors de l'atelier organisé par ENDA PRONAT. Peu après, le groupe s'est formalisé et a créé l'Association Sénégalaise de Producteurs de Semences Paysannes (ASPSP).

L'association s'est engagée dans une planification annuelle. Un appui de ASW Berlin (3 millions/an) a permis de réaliser des activités de terrain et des réunions du bureau.

Un début de capitalisation interne et d’élaboration programmatique est en collaboration avec des personnes ressources engagées dans le développement rural.

Le nouveau programme est présenté ci-dessous :

 

B. Le nouveau programme

Les voies et moyens indiqués dans le programme triennal de sauvegarde des variétés locales consistent à

  • valoriser et rationaliser les activités de production et d'expérimentation paysanne par la formation et les échanges inter-paysans tant au plan national que sous-régional ; organiser des réseaux d'échanges endogènes ;

  • créer l'environnement et les bases de développement technique et social de la production de semences paysannes ;

  • - capitaliser les anciens savoirs et savoir-faire sur les semences ;

  • disposer d'un catalogue / répertoire plus ou moins exhaustif de semences traditionnelles ;

  • s'informer, sensibiliser et mener un travail intense de Plaidoyer/Education en faveur de la semence paysanne africaine.

Ce dernier volet portant sur l'information et la vulgarisation est illustré par la conception, la traduction en langues nationales et sous forme de cassettes et brochures des enjeux, risques créés par les organismes génétiquement modifiés (OGM) à l'agriculture, à l'environnement et à la santé des populations.

  •   OBJECTIFS du programme

Objectif global :

Contribuer à l'autonomie semencière des paysans, par la sauvegarde des variétés locales traditionnelles, pour la sécurité et la souveraineté alimentaire.

 

Pour atteindre cet objectif global, nous voyons trois principaux champs de travail ou axes d'activités qui correspondent à des groupes d'objectifs spécifiques :

 

Axe A. Développer la base technique de la production des semences paysannes, de leur conservation et distribution.

 

Objectifs spécifiques :

3.1.1. Organiser la formation et l’échange de membres et d'autres paysans sur les techniques de production de semences et les techniques de conservation.

 

3.1.2. Développer la production de semences par et pour un nombre important de paysans.

 

3.1.3. Valoriser le  rôle des femmes dans la production et conservation de la semence, et  la place des semences dans la préservation des familles paysannes.

 

Axe B.  Capitalisation et sauvegarde  du patrimoine  génétique et culturel des variétés locales traditionnelles adaptées,  capitalisation de savoirs et savoir-faire technique et culturel.

 

Objectifs spécifiques

    3.4. Des savoirs et techniques traditionnelles de production et de conservation des

    semences sont capitalisées par des enquêtes chez les vieux, en groupe et individuellement.

 

            3.5. Des foires de semences traditionnelles contribuent à redécouvrir des variétés anciennes.

 

            3.6. Un répertoire des variétés anciennes  existantes ou en voie de disparition est établi,                        d'abord dans les zones des membres, avec un appui scientifique.

 

Axe C. Information,  sensibilisation, plaidoyer et éducation envers le grand public rural et

urbain, les autorités, les décideurs politiques et les privés.

 

Objectif  spécifique

3.7. L'information, la sensibilisation, le plaidoyer, l'éducation contribuent à la prise de conscience du grand public et des décideurs, et aux réajustements des politiques agraires pour un développement durable de l'agriculture paysanne.

 

3.8. La législation semencière sénégalaise et mondiale est mieux connue par les concernés.

 

Un quatrième axe pour construire un soutien durable à ces activités est le développement du leadership paysan.

 

Axe D. Développement  de l'organisation, renforcement de la capacité de Plaidoyer, poursuite

de l’implantation nationale de l’ASPSP.

 

Objectif spécifique :

            3.9. Suivi et évaluation des activités par un groupe de personnes ressources, et formation          continue des membres et responsables. Edifier et développer l'association.

 

4. RESULTATS   ATTENDUS

 

Axe production.

 

• Les producteurs sont informés et formés sur la valeur des semences traditionnelles, sur la nécessité de les conserver et sur les techniques de leur production.

 

• Des semences traditionnelles intéressantes sont    - sélectionnées,

- produites

- conservées

- échangées

- accessibles.

• Des jardins de production et des banques de semences fonctionnent dans chaque zone écologique (au Fleuve, en Casamance, au Sénégal oriental, au Centre).

• Des circuits d'échanges entre producteurs existent : crédit en semences, remboursement en nature.

• Les producteurs  acquièrent un niveau de professionnalisme et d'opérationnalité satisfaisant.

• Le producteur de semences peut vivre de sa production.

• Le paysan  retrouve son statut de propriétaire et producteur de semences.

 

Axe capitalisation.

• Le savoir faire traditionnel concernant la sélection, la production, la conservation des semences est redécouvert, amélioré, diffusé dans les communautés, capitalisé…

• Un répertoire de variétés traditionnelles existantes et menacées de disparition est établi de façon participative avec la Recherche. Les variétés sont accessibles aux producteurs et à la recherche;

• Des foires de semences paysannes aident à retrouver d'anciennes variétés.

• Le savoir endogène est mieux pris en compte dans la recherche officielle.

 

Axe information – plaidoyer.

• Les activités d'information et de plaidoyer sur la valeur des semences paysannes et les risques des OGM atteignent le grand public et les autorités.

 

 Axe développement  organisationnel

• L'association est consciente de ses objectifs et performante dans ses activités.

 

 

 

5. ACTIVITES 

 

 ACTIVITES   SPECIFIQUES

 

Axe production

 

5.1. – Formation et échanges des membres sur les techniques de production de

semences, de sélection et de conservation, partage avec des non-membres,

            - 2 ateliers de formation / échange par an 

            - visites échanges-suivi à l'intérieur des zones, (deux par zone par an)

            - un à deux  échanges sous-régionaux  par an.

 

5.2 - Production de semences et organisation de la distribution

Les producteurs membres s'engagent à produire chacun des semences d'une ou plusieurs variétés pour les réutiliser, les préserver, les échanger et les vendre.

  • champs et jardins de production dans chaque zone écologique,

  • banques de semences paysannes,

  • suivi des activités (champs d’expérimentation)

  • stratégies commerciales et de vente.

 

5.3 - Valorisation du rôle des femmes dans la sélection, production et conservation des semences.

  • Réunions de capitalisation,

  •  recensement et appui aux initiatives.

  • formation des formatrices : sélection de semences et construction greniers.

  • Organisation de réseaux de productrices de semences.

 

Axe capitalisation

 

5.4 - Capitalisation des anciens savoir faire

  • Un Atelier sur les méthodes de collecte des informations,

  • 8 ateliers dans des villages cibles (deux par zone),

  • atelier de synthèse et d’identification des détenteurs de savoirs,

  • études approfondies avec des détenteurs de savoir faire traditionnels,

  • atelier de validation,

  • production de rapports scientifiques et d'outils pédagogiques pour les paysans.

 

5.5 - Organiser des foires paysannes de semences :

Les participants amènent des échantillons de semences de leur zone, ce qui permet de retrouver des variétés rares.

  • Tâches de préparation, d'organisation, d'animation et de suivi.

 

5.6 - Catalogue / Répertoire

- Répertorier dans les zones des membres les variétés traditionnelles,

existantes ou en voie de disparition.

  • avec l'appui de la Recherche,

  • produire un catalogue utile.

 

Axe information, éducation :

 

5.7 -  Information - plaidoyer – sensibilisation - éducation

Sur la valeur des semences traditionnelles et les risques engendrés par les OGM.

Plaidoyer pour défendre le patrimoine culturel et génétique contenu dans la semence paysanne,

- par des réunions, émissions radio, supports papier, audio-visuels et autres, journées portes ouvertes.

- S'appuyer sur les acquis de la campagne radiophonique en langues nationales (wolof, mandinka, pulaar, sérère, diola.)

  • Etudes sur l'état actuel du capital semencier au Sénégal, les importations, la législation semencière.

  • S'appuyer sur le compendium officiel sur les semences pour identifier les zones d'où l'importation de semences présente des risques (maladies virales etc.), et en même temps permettre au producteur du Sénégal de mieux se protéger contre les maladies qui attaquent les semences locales.

 

5.8 - Formations modulaires et échanges sur la législation semencière,

Suivi de l'évolution des législations et de leur impact.

 

Axe développement  organisationnel et leadership

 

5.9 – Suivi – évaluation des activités par un groupe de personnes ressources,

            - édifier l'association,

- renforcer le développement de l'organisation.

 

DUREE de l'appui sollicité : 3 ans

 

Activités actuellement prioritaires (décembre 2008) :

• Foire locale, répertoire, (de préférence il faut chercher les semences rares juste après les récoltes),

• Lobbying avec la coalition (la coalition est en train de se former, l'Etat prépare la discussion de la Loi sur la Biodiversité),

• Formations sur les aspects juridiques des semences.

 

6. MOYENS

 

Moyens humains de l'association :

La force des moyens humains de l'association sont ses membres : des leaders paysans et leurs adjoints de neuf (9) fédérations, associations, unions paysannes. Des personnes ressources engagées complètent et appuient les activités et le fonctionnement.

 

Collaboration et engagement de l'extérieur :

Depuis un certain temps, le président/coordinateur est appuyé par un scientifique et un communicateur.

Etant donné que le président et le secrétaire général sont des producteurs impliquées dans les régions Nord (Fleuve) et Sud (Casamance), il est prévu un secrétariat stratégique (formation, capitalisation/ élaboration, rédaction rapports) et un secrétariat pratique (un/e secrétaire comptable 80%, un communicateur /facilitateur à temps partiel, et un chauffeur.

Des personnes ressources seront associées et sollicitées pour les formations et l'accompagnement scientifique et juridique, les plaidoyers et les activités de sensibilisation.

Besoins :

  • cinq salaires dont quatre à temps partiel.

- Indemnités pour personnes ressources.

 

Moyens matériels :

- Equipement des jardins de production : clôture, point d'eau, moyen d'exhaure, voiles acryl

(pour éviter la pollinisation par d'autres variétés de la même famille), arrosoirs en plastique, fourches en acier, râteaux, etc.…

  • Equipement pour séchage, stockage et conservation (hangars, étagères, tamis, bocaux, sachets, étiquettes etc.)

  • Equipement de base pour un petit bureau (ordinateurs, téléphone, Internet, mobilier)

  • une voiture.

 

Moyens financiers :

  • Transports pour suivi et échanges

  • Frais séjour pour ateliers

  • Indemnités pour formations et suivi

  • Frais personnel

  • Frais courants du bureau : loyer, électricité, Internet etc.

  • Frais études

  • Achat semences

  • Frais production

  • Frais communication

  • Frais impression

  • Imprévus

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